Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TORQUATO TASSO.
DRAME[1].



ACTE PREMIER.


Scène I.

Un jardin, orné des bustes des poëtes épiques. Sur le devant de la scène, à droite, Virgile, à gauche, l’Arioste.


LA PRINCESSE, ÉLÉONORE.
La Princesse.

Tu me regardes en souriant, Éléonore, et tu te regardes toi-même et tu souris encore. Qu’as-tu donc ? Apprends-le à ton amie ! Tu parais pensive, et pourtant tu parais satisfaite.

Éléonore.

Oui, princesse, je me plais à nous voir toutes deux ici sous cette parure champêtre. Nous semblons de bienheureuses bergères, et nous sommes aussi occupées que ces fortunées jeunes filles : nous tressons des couronnes. Celle-ci, émaillée de fleurs, s’enfle de plus en plus dans ma main ; mais toi, avec un sen-

  1. Goethe a écrit ce drame, ainsi que la Fille naturelle et Iphigénie, en vers iambiques de cinq pieds.