Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÉPIMÉTHÉE.

Oui, c’est toi, fille chérie, que ta mère m’enleva en me quittant. Où es-tu demeurée ? Viens-tu auprès de ton vieux père ?

ELPORE, s’approchant.

Je viens, mon père, mais c’est inutile.

ÉPIMÉTHÉE.

Quel aimable enfant me visite de près ?

ELPORE.

Celle que tu méconnais et que tu connais, c’est ta fille.

ÉPIMÉTHÉE.

Viens donc dans mes bras !

ELPORE.

On ne peut me saisir.

ÉPIMÉTHÉE.

Eh bien, embrasse-moi.

ELPORE, à son chevet.

J’effleure ton front de mes lèvres. (Elle s’éloigne.) Déjà je m’en vais ! je m’en vais !

ÉPIMÉTHÉE.

Où donc ? Où vas-tu ?

ELPORE.

Luire sur les amants.

ÉPIMÉTHÉE.

Pourquoi ? Ils n’en ont pas besoin.

ELPORE.

Oui, ils en ont besoin, et personne davantage.

ÉPIMÉTHÉE.

Eh bien promets-moi !…

ELPORE.

Eh quoi donc ? quoi ?

ÉPIMÉTHÉE.

Le bonheur de l’amour, le retour de Pandore.

ELPORE.

Il me sied bien de promettre l’impossible….

ÉPIMÉTHÉE.

Et elle reviendra ?

ELPORE.

Oui, oui ! (Aux spectateurs.)