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LES RÉVOLTÉS.
DRAME POLITIQUE EN CINQ ACTES[1].




ACTE PREMIER.


Le logement du chirurgien. — Une chambre ordinaire ; à la cloison, les portraits d’un bourgeois et de sa femme, dans le costume qu’on portait cinquante ou soixante ans auparavant[2].


Scène I.

LOUISE, CAROLINE. Louise tricote auprès d’une table, à la clarté d’une chandelle ; Caroline est endormie vis-à-vis, dans un grand fauteuil.
LOUISE, tenant en l’air un bas qu’elle vient d’achever.

Encore un bas ! Je voudrais à présent que mon oncle revînt à la maison, car je n’ai pas envie d’en commencer un autre. (Elle se lève et va à la fenêtre.) Il tarde aujourd’hui d’une manière extraordinaire : il a coutume de rentrer vers onze heures, et il est déjà minuit. (Elle retourne à la table.) Ce que la Révolution

  1. Goethe a écrit cette pièce en prose. Elle est incomplète. Les lacunes sont remplies par une brève analyse, qui est de Goethe lui-même. La tendance est la même que celle du Citoyen général.
  2. La scène se passe vers 1789 : il s’agit donc du costume de 1730 à 1740.