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cheveux… Vous vous êtes trahis vous-mêmes. C’est déjà fort bien… Nous allons entendre le reste.

Rose.

Mon cher monsieur le juge…

Le Juge.

Tout à l’heure vous étiez si mutine ! À présent, vous savez prier !

George.

Il vous faut savoir…

Le Juge.

Il faut ?… Bientôt vous parlerez autrement.

Martin.

Monsieur mon compère !…

Le Juge.

Suis-je donc compère encore ?

Rose.

N’êtes-vous pas mon parrain ?

Le Juge.

Depuis ce temps-là, les choses ont bien changé.

Martin.

Laissez-moi vous dire…

Le Juge.

Silence ! Ne vous permettez pas de m’importuner. N’avez-vous point déjà fait quelques préparatifs pour l’arbre de liberté ? N’avez-vous point déjà convenu de me pendre au premier poteau ? On sait comme le peuple séditieux parle aujourd’hui de ses magistrats ! comme il pense ! Il s’en trouvera mal. Vous vous en trouverez mal. (Aux Paysans.) Qu’on les emmène ! Et tout de suite, chez le justicier ! Il faut mettre les scellés, il faut prendre inventaire. Il se trouvera des armes, de la poudre, des cocardes !… Cela demande une enquête. Partez ! partez !

Martin.

Malheureux que je suis !

Rose.

Laissez-nous vous expliquer, seigneur juge…

Le Juge.

Quelque mensonge, mamselle Rosette ? Partez ! partez !