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Schnaps, brisant toujours.

Ça marche ! Cric ! crac !

Martin.

George ! George !

Schnaps.

Tenez votre langue, et songez que je vous expose cela simplement par forme de récit.

Martin.

Par forme de récit ? Cela me semble assez palpable.

Schnaps.

Figurez-vous donc que vous êtes maintenant le seigneur. (L’armoire s’ouvre.)

Martin.

Dieu me préserve ! voilà l’armoire ouverte ! les tringles sont arrachées, la serrure brisée ! Rose, que dira-t-elle ? Allez au diable ! Savez-vous que je ne souffrirai pas cela ? que ce sont des grossièretés, des insolences ? que j’appellerai les voisins ? que j’irai chez le juge ?

Schnaps, qui, pendant ce temps, a examiné l’armoire et a visité les pots.

Chez le juge ?… votre ennemi mortel ?… chez ce drôle si fier ?

Martin.

Pst !

Schnaps.

Sachez que vous serez juge vous-même, dès que nous aurons élevé ici l’arbre de liberté.

Martin.

Juge ? Je me souviens encore comment on devait me faire juge de paix.

Schnaps.

Les temps ont changé : on ne trompe plus personne.

Martin.

J’en serais charmé.

Schnaps.

On ne se moque de personne.

Martin.

Cela m’est agréable.