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s’emparant de sa Nièce. Que veut dire cela, marquis ? Étes-vous fou ?

LE MARQUIS.

Point d’esclandre. La jeune fille est à moi. Laissez-moi cette beauté, dont je suis éperdument amoureux, et je vous promets d’exécuter fidèlement tout ce dont vous m’avez chargé. Je vais en Angleterre ; je soigne vos intérêts ; nous vous y attendons, et vous y recevrez de nous un bon et fidèle accueil ; mais laissezmoi cette jeune fille.

La Marqu.se.

C’est impossible ! Suivez-moi, ma nièce ! Que répondrez-vous à la témérité de mon mari ? Parlez, étes-vous avec lui d’intelligence ?

La Nièce, avec hésitation.

Ma tante….

Le Marquis, entraînant la Nièce. Avouez-lui…. Point de dissimulation. C’est convenu ! Venez ! Point de résistance, ou je fais du bruit, et, dans ce moment de désespoir, je suis capable de nous trahir tous.

LA MARQUISE.

Horrible ! horrible ! Je suis perdue ! ( Les cors de chasse, après avoir joue un morceau vif, se taisent tout à coup.) Le Commandant. Suivi de deux Suisses, il ramène le Chanoine. Par ici, monsieur, par ici !

LE CHANOINE.

Qu’osez-vous faire ? Cette promenade est ouverte à tout le monde.

LE COMMANDANT.

A tous les promeneurs, mais non aux malfaiteurs. Vous n’échapperez pas : rendez-vous de bonne grâce.

LE CHANOINE.

Croyez-vous que je sois sans armes ?

(Il tire de sa poche un pistolet. )

LE COMMANDANT.

Cachez ce pistolet. Vous pouvez tirer sur moi, mais vous ne sortirez pas de ce jardin. Toutes les issues sont occupées. Nul ’ ne sortira. Soumettez-vous au sort que vous êtes venu chercher étourdiment.




La Marquise, qui