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dépend plus désormais que de votre volonté. J’ose tout avouer, parce que j’ai sur moi-même assez d’empire pour affronter ici, en quelque sorte, ce fortuné moment. Bannissez-moi pour jamais de votre présence, si vous me refusez l’espérance de me reposer un jour dans ces bras de tous mes tourments justement et injustement soufferts. Dites un seul mot. ( Il la prend par la main. )




La Nièce, lui pressant la main. Oui, tout ! mais à présent quittez-moi !

Le Chanoine, baisant les mains de la Niècc. Vous me rendez le plus heureux des hommes ; vous régnez absolument sur moi ! ( On entend dans l’éloignement deux cors de chasse, qui exécutent une délicieuse mélodie. Pendant ce temps, le Chanoine presse de ses lèvres les mains de la Nièce. )

SCÈNE VI.

LES PRÉCÉDENTS, LA MARQUISE, LE MARQUIS, puis LE COMMANDANT de la garde suisse, SUISSES.

La Marquise, passant entre le Chanoine et la Nièce. Mon ami, hàtez-vous de vous éloigner. J’ai entendu quelque bruit ; vous n’êtes pas un moment en sûreté. On pourrait remarquer au château l’absence de la princesse. Hàtez-vous ; il nous faut partir.

Le Chanoine, faisant effort sur lui-même. Je dois, je veux partir. Adieu ! Ne me faites pas languir à toujours ! (Il se retire doucement au fond du théâtre, vers la gauche. )

La Marquise.

A présent, suivez-moi, ma nièce. Adieu, marquis. Faites bien vos affaires. Vous reverrez bientôt votre femme…. votre amie. Embrassez-le pour l’adieu, ma nièce.

Le Marquis. 77 embrasse la Nièce et l’entraîne de son co/é.

Par ici, belle enfant ; venez avec moi : ma voiture est devant cette porte.

La Nièce, hésitant. O Dieu ! comment cela finira-t-il ?




La Marquise,