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je devrai me donner sciemment pour la personne sacrée d’une princesse ; je devrai, avec des traits menteurs, avec des habits empruntés, contrefaire l’extérieur de cette auguste personne, et, dans le même instant, déshonorer par ma conduite la noble modestie qui fait le caractère de cette grande princesse ! Je me blâme moi-même ; je mérite d’être condamnée, d’être punie. Ayez pitié de moi, car vous ne me sauverez pas si l’on me condamne. Voulez-vous faire de moi une criminelle, parce que je vous ai confessé une faute ?




LA MARQUISE.

On n’y peut rien changer.

La Nièce, d’un ton suppliant.

Ma tante !

La Marquise, impérieusement. Ma nièce !… Aussitôt que la voiture sera arrivée, vous serez avertie. Enveloppez-vous alors de votre manteau et suivez-moi.

La Nièce.

Je souhaiterais….

La Marquise.

Vous savez ce que vous avez à faire : on n’y peut rien changer.

SCÈNE V.

LA NIÈCE, puis JACK.

LA NIÈGE.

Ainsi mes soupçons étaient fondés. C’est justement ce que je craignais. Elle veut, d’une manière ou d’une autre, me livrer aux mains du chanoine, et peut-être le marquis lui-même est-il d’accord avec elle. De telles personnes, il faut tout attendre, et j’ai fait d’autant mieux de me tourner vers le chevalier. Je saurai bien me conduire aujourd’hui ; et demain, si je ne me suis pas trompée sur son compte….

Jack, à la porte.

Est-elle sortie ?

LA NIÈCË.

Entre.

JACK.

Aussitôt dit aussitôt fait.




LA NIÈCE.

Quelle