Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée


La chambre de la Nièce.

LA NIÈCE, une FEMME DE CHAMBRE.

La Nièce, est à sa toilette. La Femme de chambre l’aide à s’habiller, et passe ensuite dans un cabinet ; elle revient avec un paquet ci traverse le théâtre.

LA NIÈCE.

Que portes-tu là ? Qu’y a-t-il dans ce paquet ?

LA FEMME DE CHAMBRE.

C’est l’habit que vous m’avez ordonné de porter au tailleur.

LA NIÈCE.

Bien. Que je l’aie, s’il est possible, demain ou après-demain. (La Femme de chambre sort. ) Maintenant je suis habillée comme ma tante l’a ordonné…. Que peut signifier cette nouvelle mascarade ?… Quand je songe à ce qui m’est arrivé aujourd’hui, j’ai tout à craindre. A peine suis-je remise de cette affreuse scène, qu’on exige que je me déguise, et, si je m’observe bien, c’est à peu près comme j’ai décrit la princesse. Le chanoine l’aime et je dois peut-être la représenter ? Dans quelles mains suis-je tombée ? Que puis-je attendre ? Quel cruel usage fait ma tante de la confiance que je lui ai trop tôt témoignée ! Malheur à moi ! Je ne vois personne à qui je puisse recourir. Les sentiments du marquis se montrent à moi plus clairement. C’est un homme vain, impudent, léger, qui m’a rendue malheureuse, et qui consentira bientôt à ma perte, pour se délivrer de moi. Le chanoine est tout aussi dangereux. Le comte est un imposteur…. Ah ! le chevalier serait le seul homme vers lequel je pourrais me tourner.