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tendrement !

SOELLER.

Bah ! c’était un enfantillage !

SOPHIE.

O destin, tu nous séparas, hélas ! et, pour mes péchés, je fus obligée…. quelle obligation !… de m’unir avec un animal.

SOELLER.

Moi, un animal ?… Fort bien, un animal ! un animal cornu !

SOPHIE. .

Que vois-je ?

SOELLER.

Quoi, madame ?

SOPHIE.1

Le rat de mon père ? Comment est-il venu ici ? Mais non ! il faudra que je fuie. Il nous guette peut-être !…

SOELLER.

Agis sur elle, ô conscience !

SOPHIE.

Je ne puis comprendre comment il l’a perdu ici.

SOELLER.

Si son père ne l’effraye pas, montre-lui le diable !

SOPHIE.

Oh ! non, toute la maison est plongée dans le plus profond sommeil.

SOELLER.

Le plaisir a plus de force que toute crainte de châtiment.

SOPHIE.

Mon père est au lit…. qui sait comment cela est arrivé ? Qu’il en soit ce qu’il pourra !

SOELLER.

O malheur !

SOPHIE.

Alceste n’est pas encore ici ?

SOELLER.

Oh ! si j’osais !

SOPHIE.

Mon cœur nage encore dans un doute inquiet. Je l’aime et pourtant je le crains.