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Mon... !

FERNAND.

Cécile1.... Ma femme !...

Cécile, se détournant. •

Non ! tu n’es pas à moi. Tu m’abandonnes, mon cœur !...

(Elle se jette de nouveau à son cou.) Fernand !... qui que tu sois....

laisse couler sur ton sein ces larmes d’une infortunée !... Sou

.tiens-moi dans ce seul instant, et puis abandonne-moi pour

toujours1.... Ce n’est pas ta femme.... Ne me repousse pas !...

FERNAND.

Dieu !... Cécile, tes larmes sur mes joues.... ton cœur palpitant sur le mien !... Épargne-moi ! épargne-moi !...

CÉCILE.

Je ne veux rien, Pernand !... rien que ce moment !... Accorde à mon cœur cet épanchement : il sera soulagé, fortifié ! Tu seras délivré de moi....

\ FERNAND.

Que je meure avant que je t’abandonne !

CÉCILE.

Je te reverrai, mais non sur cette terre ! Tu appartiens à une autre, à qui je ne peux te ravir.... Ouvre, ouvre-moi le ciel ! Un regard dans cet heureux lointain, dans ce séjour éternel.... C’est la seule, oui, la seule consolation dans ce terrible moment.

Fernand. Il lui prend la main, la regarde et l’embrasse.

Rien, rien dans le monde ne doit me séparer de toi. Je t’ai retrouvée.

CÉCILE.

Tu as retrouvé ce que tu ne cherchais pas.

FERNAND.

Laisse ! laisse !... Oui, je t’ai cherchée ; toi, ma délaissée, ma bien-aimée ! Même dans les bras de cet ange, je ne trouvais aucun repos, aucune joie. Tout me faisait souvenir de toi, de 1a lille, de ma Lucie. Bon Dieu, que de joie ! Cette aimable personne serait-elle ma fille ?— Je t’ai cherchée partout. J’ai couru trois ans. Dans le lieu de notre séjour, je trouvai, hélas ! notre habitation changée, dans des mains étrangères, et la