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la Maîtresse de poste et Charles ; Annetle apporte la soupe.)



ÀNNETTE. .

Voici le potage pour madame.

MADAME SOMMEH. ’

Merci, ma chère ! (A la.Maîtresse de poste.) Est-ce votre fille ?

LA MAÎTRESSE D’E POSTE.

C’est ma belle-fille, madame. Mais elle est si gentille, qu’elle me tient lieu d’enfant.,,

. - MADAME SOMMER.

Vous êtes en deuil ?

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

De mon mari, que j’ai perdu il y a trois mois. Nous avons à peine vécu trois années ensemble.

MADAME SOMMER.

Vous paraissez cependant assez consolée. ’

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

Ah ! madame, nous autres, nous avons aussi peu le temps de pleurer, hélas ! que de prier. Cela va jours et dimanches. A moins qu’il n’arrive que le pasteur touche à ce texte ou qu’on n’entende un chant de. mort.... Charles, deux serviettes ! mets donc enfin■ le couvert ici.

LUCIE.

A qui appartient la maison vis-à-vis ?

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

A madame la baronne. La plus aimable femme !...

MADAME SOMMER.

Je suis charmée d’entendre confirmer par une voisine ce qu’on nous a certifié fort loin d’ici. Ma fille va demeurer chez elle et lui tenir compagnie.

LA MAÎTRESSE DE POSTE.,

Je vous en félicite, mademoiselle.

LUCIE.

Je souhaite qu’elle puisse me plaire. ’..’

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

Il faudrait que vous eussiez un goût singulier, si la société de cette dame ne vous plaisait pas.