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Charles. Elle porte elle-même une valise. Laissez cela, ce n’est pas lourd ; mais prenez la boîte de ma mère.

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

Votre servante, mesdames ! Vous arrivez de bonne heure. La diligence n’arrive jamais sitôt.

LUCIE.

Nous avons eu un jeune, joyeux et joli postillon, avec’lequel je voudrais, courir le monde ; et puis nous ne sommes que deux et peu chargées.

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

Si vous désirez vous mettre à table, soyez assez bonnes pour attendre : le dîner n’est pas encore prêt.

MADAME SOMMER.

Puis-je seulement vous demander un peu de soupe ?

LUCIE.

Je ne suis point pressée. Veuillez d’abord Tous occuper de ma mère.

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

Tout de suite.

LUCIE.

Mais de très-bon bouillon,

LA MAÎTRESSE DE POSTE.

Aussi bon que je pourrai. (Elle sort.) .

MADAME SOMMER.

Ne pourras-tu quitter ce ton de commandement ? Tu aurais déjà pu, il me semble, devenir sage en route. Nous avons toujours plus payé que consommé, et, dans notre situation....

LUCIE.

Nous n’avons jamais été dans le besoin.

MADAME SOMMER.

Mais nous en avons été bien près. (Entre le postillon.)

LUCIE.

Eh bien, brave postillon, qu’y a-t-il ?... N’est-ce pas, ton pourboire ?...

LE POSTILLON.

Ne suis-je pas allé comme l’extra-poste ?

LUCIE.

Cela veut dire, n’est-ce pas, que tu as aussi mérité quelque