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aussi vous êtes rassemblés : concertez-vous. Il vaut toujours la peine d’en parler.

SOEST.

C’est aussi mon avis.

VANSEN.

Si tel ou tel d’entre vous avait du cœur à présent, et si tel ou tel avait de la tête, nous pourrions tout d’un coup briser le joug espagnol.

SOEST.

Monsieur, ne parlez pas ainsi ! Nous avons prêté serment au roi.

VANSEN.

Et le roi à nous. Songez-y bien !

JETTER.

C’est parler sagement ! Dites votre avis.

QUELQUES VOIX.

Écoutez ! Celui-là s’y entend. C’est un fin matois.

VANSEN. - .

J’avais un vieux maître, qui possédait des parchemins et des lettres d’anciennes fondations, des contrats et des chartes : il tenait aux écrits les plus rares. Dans un de ces papiers se trouvait toute notre constitution : comme, nous autres Néerlandais, nous fûmes d’abord gouvernés par des princes particuliers, toujours d’après nos droits, nos priviléges et nos coutumes héréditaires ; comme nos ancêtres avaient un respect absolu pour leur prince, quand il les gouvernait selon son devoir, et comme ils prenaient leurs précautions, quand il voulait franchir les bornes. Les états étaient prêts aussitôt : car chaque province, sj petite qu’elle fût, avait ses états, ses assemblées.

LE CHARPENTIER.

Tenez votre langue ! On sait cela dès longtemps. Chaque honnête bourgeois connaît, de la constitution, tout ce qu’il lui en faut.

Jetter. --.

Laissez-le parler : on apprend toujours quelque chose.

’ SOEST.

Il a tout à fait raison.



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