Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée

supplie de ne pas interpréter d’une manière trop sinistre sa franchise, son heureux caractère, qui traite légèrement toutes les affaires importantes. Vous ne faites que nuire et à vous et à lui.

LA GOUVERNANTE.

Je n’interprète rien ; je ne parle que des suites inévitables, et je le connais : sa noblesse néerlandaise, et la Toison d’or qu’il porte sur sa poitrine, affermissent sa confiance, son audace. L’un et l’autre peuvent le protéger contre un subit et arbitraire mécontentement du roi. Considère avec soin la chose : il est seul coupable de tous les maux qui affligent la Flandre. Jl a d’abord toléré les docteurs étrangers ; il n’y a pas regardé de si près, et peut-être s’est-il secrètement réjoui de nous voir dans l’embarras. Laisse-moi faire ! Ce que j’ai sur le cœur, je m’en déchargerai à cette occasion. Et je ne veux pas lancer mes flèches en vain ; je sais où il est sensible : car il est sensible aussi !

MACHIAVEL.

Avez-vous convoqué le conseil ? Orange y paraîtra-t-il ?

LA GOUVERNANTE.

Je lui ai envoyé un message à Anvers. Je veux rejeter sur eux tout de bon le poids de la responsabilité ; il faut qu’avec moi ils s’opposent sérieusement au mal, ou qu’ils se déclarent aussi rebelles. Hâte-toi de préparer les lettres, et me les apporte pour la signature ; puis envoie promptement à Madrid le fidèle Vasca : il est infatigable et sûr. Que mon frère apprenne d’abord par lui la nouvelle, et que le public ne le devance pas. Je veux lui parler moi-même avant son départ.

MACHIAVEL.

Vos ordres seront promptement et fidèlement exécutés.

Une maison bourgeoise. CLAIRE, LA MÈRE DE CLAIRE, DUACKENfiOURG.

CL A RE.

Ne voulez-vous pas me tenir mon écheveau, Rrackenbourg ?

BRACK.ENBOURG.

Je vous en prie, Claire, épargnez-moi.



CLAIRK.

Qu’