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GŒTZ. Il descend de cheval.

Elle est chère ! bien chère ! Tu es blessé, Selbitz ?

SELBITZ.

Tu es vivant et vainqueur ! J’ai fait peu de chose. Et mes chiens de cavaliers ! Comment t’en es-tu tiré ?

GŒTZ.

Cette fois il en a coûté de la peine. Et je dois ici la vie à George ; je la dois à Lerse. J’avais renversé le capitaine de son cheval. Ils tuent le mien et m’attaquent. George se fait jour jusqu’à moi, saute à bas de son cheval, et, comme l’éclair, je prends sa place ; lui, comme le tonnerre, il monte aussi sur un autre. (À George.) Comment t’es-tu retrouvé à cheval ?

GEORGE.

Au moment où un soldat allait vous frapper, je lui ai donné de l’épée dans le ventre, comme sa cuirasse se haussait. Il tombe, et, en vous délivrant d’un ennemi, je me fournis d’un cheval.

GŒTZ.

Alors nous fûmes arrêtés, jusqu’au moment où Franz se fit jour et nous joignit, et nous fauchâmes du milieu pour nous dégager.

LERSE.

Les chiens que je conduisais auraient dû faucher aussi par dehors, jusqu’à ce que nos faux se fussent rencontrées, mais ils se sont enfuis comme des Impériaux.

GŒTZ.

Tous fuyaient, amis et ennemis. Toi seule, petite troupe, tu as protégé mes derrières. J’avais assez à faire avec les drôles qui me tenaient tête. La chute de leur capitaine m’aida à les ébranler et ils s’enfuirent. J’ai leur drapeau et quelques prisonniers.

SELBITZ.

Le capitaine vous a échappe ?

GŒTZ.

Ils l’avaient sauvé sur l’entrefaite. Venez, enfants ! Venez, Selbitz !… Faites une civière de branchages… tu ne peux monter à cheval. Viens dans mon château. Ils sont dispersés. Mais nous sommes en petit nombre, et je ne sais s’ils n’ont point de