ÉGLÉ, vivement.
Il m’a dit qu’il n’y manquerait pas aujourd’hui.
ÉRIDON, à Amine.
Ma belle, qui choisiras-tu pour ton danseur ? (Amine garde le silence : Éridon se tourne vers Églé.) Oh ! veuille y penser ; donne-lui le berger qu’elle aimera le mieux.
C’est impossible, mon ami, puisque tu n’y seras pas.
Non, écoute, Éridon, je ne puis plus souffrir cela. Quel plaisir prends-tu à tourmenter ainsi Amine ? Quitte-la, si tu crois qu’elle te soit infidèle ; si tu crois qu’elle t’aime, ne la tourmente plus.
Je ne la tourmente point.
Comment ? Est-ce la rendre heureuse ? Répandre, par jalousie, le chagrin sur son plaisir ; toujours soupçonner, quand elle n’y donne jamais sujet ; qu’elle….
Peux-tu donc me répondre qu’elle m’aime en effet ?
Moi, ne pas l’aimer ! Moi !
Quand m’apprendras-tu à le croire ? Qui s’est laissé dérober un bouquet par l’audacieux Damon ? Qui a accepté ce beau ruban du jeune Thyrsis ?
Mon ami !…
N’est-ce pas, tu n’as pas fait cela ? Les as-tu donc récompensés ? Oh ! oui, tu sais donner un baiser.
Mon bien-aimé, ne le sais-tu pas ?
Oh ! tais-toi : il ne veut rien savoir ! Ce que tu peux lui dire, tu l’as dit depuis longtemps. Il l’a entendu, et pourtant il se plaint de nouveau. Que gagneras-tu ? si tu le lui dis encore aujourd’