(Éridon s’avance à pas lents, les bras croisés ; Amine se lève et court au-devant de lui ; Églé reste assise et continue son travail.)
Mon bien-aimé !
Mon amie !
Quelle douceur !
Les belles fleurs ! Dis-moi, mon ami, qui te les a données ?
Qui ? Celle que j’aime.
Comment ?… Ah ! ce sont les miennes ! si fraîches encore, de la veille !
Quand j’obtiens quelque chose de toi, je sais l’apprécier. Mais celles que je t’ai données !
J’en fais ces couronnes pour la fête.
Pour la fête ! Comme tu vas briller ! éveiller l’amour dans le cœur du jeune homme et la jalousie chez la jeune fille !
Réjouis-toi de posséder la tendresse d’une bergère à laquelle tant de rivaux prétendent.
Je ne puis être heureux lorsque tant de gens m’envient.
Et cependant tu le pourrais, car qui est plus tranquille que toi ?
Parle-moi donc de la fête : Damétas y paraîtra sans doute ?