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traire qu’elle séjourne à Bamberg. Vous la verrez. Quand elle vous regarde, c’est comme si l’on était caressé par le soleil du printemps.

WEISLINGEN.

Cela produirait sur moi une plus faible impression.

FRANZ.

J’apprends que vous êtes comme marié.

WEISLINGEN.

Je voudrais que la chose fût faite. Ma douce Marie fera le bonheur de mes jours. Son âme tendre se peint dans ses yeux bleus. Et, pure comme un ange du ciel, formée d’innocence et d’amour, elle appelle mon cœur au repos et à la félicité. Prépare nos effets ; et vite à mon château ! Je ne veux pas revoir Bamberg, quand Saint-Guy en personne me demanderait. (Il sort.)

FRANZ.

À Dieu ne plaise ! Je veux espérer mieux. Marie est aimable et belle, et je ne saurais blâmer un prisonnier, un malade, qui en devient amoureux. Dans ses yeux est la consolation, la bienveillante mélancolie… Mais autour de toi, Adélaïde, tout est vie, flamme et courage… Je serais… Je suis un fou… C’est l’œuvre d’un de ses regards. Mon maître ira ! J’irai ! Je veux, en la regardant, retrouver ou perdre tout à fait ma raison.