Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ÉVÊQUE.

Nous le savons. (Les domestiques courent à la fenêtre.) Qu’y a-t-il ?

UN DOMESTIQUE.

C’est justement Faerber, un des hommes de Weislingen, qui entre à cheval au château.

L’évêque.

Voyez ce qu’il apporte ! Il vient l’annoncer…

(Liebetraut sort. Les convives se lèvent et boivent encore un coup. Liebetraut revient.)

L’évêque.

Quelles nouvelles ?

LIEBETRAUT.

Je voudrais qu’un autre fût chargé de vous les dire. Weislingen est prisonnier.

L’ÉVÊQUE.

Oh !

LIEBETRAUT.

Berlichingen l’a enlevé près de Haslach avec trois de ses gens. Le quatrième s’est échappé pour vous l’annoncer.

L’ABBÉ.

Message de Job !

OLÉARIUS.

J’en suis sincèrement affligé.

L’ÉVÊQUE.

Je veux voir cet homme : faites-le monter !… Je veux lui parler moi-même. Conduisez-le dans mon cabinet. (Il sort.)

L’ABBÉ. Il s’assied.

Encore un coup. (Les domestiques versent à boire.)

OLÉARIUS.

Plairait-il à Votre Grandeur de faire un tour de jardin ? post cœnam stabis, seu passus mille meabis.

LIEBETRAUT.

Vraiment, être assis ne vous est pas bon : vous gagnerez encore une attaque. (L’abbé se lève.)

LIEBETRAUT, à part.

Si je le tiens une fois dehors, j’aurai soin qu’il fasse de l’exercice ! (Ils sortent.)