d’un ton demi-moqueur : « Vous avez eu beaucoup de plaisir ! — Beaucoup. — C’est fort bien. Vous avez joué ? — Au gage touché. — Bon ! Damétas en était ?… Et vous avez dansé ? — Autour de l’arbre. — J’aurais voulu vous voir. Il a sans doute fort bien dansé ?… Que lui as-tu donné en récompense ?
Oui !
Tu ris !
Ma chère, c’est tout à fait son langage !… Encore des fleurs !
En voici. Ce sont les plus belles.
Cependant je suis heureuse de le voir envier mes regards à tout le monde. Je vois, à cette jalousie, combien mon amant m’estime, et mon petit orgueil est dédommagé de tous mes tourments.
Mon enfant, je te plains ; on ne peut plus te sauver, puisque tu aimes ta souffrance ; tu fais du bruit avec tes chaînes, et te persuades que c’est de la musique.
Il me manque un ruban pour le nœud.
Tu m’en as dérobé un qui m’était venu de la couronne de mai[1], a la fête du printemps.
Je vais le chercher.
Mais tu reviendras bientôt !
- ↑ Allusion à un usage champêtre, qui consiste à suspendre une vaste couronne, ornée de rubans, dans la salle de bal ou près de la pelouse où l’on danse. Ces rubans sont ensuite distribués aux jeunes filles.