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RY.

Je vois que tu es devenu comme les autres : ce n’est pas assez que vous soyez gais, il faut aussi que vous deveniez libertins.

THOMAS.

Tu n’y entends rien, compère ! Ton état n’est pas si dangereux. Pauvres sots que vous êtes, la première fois que cela vous prend, vous croyez aussitôt que le soleil, la lune et les étoiles

vont s’abîmer.


Il était un berger paresseux, Paresseux comme les sept dormants ;

De ses moutons il n’avait cure, Une fillette sut le charmer : Voilà l’imbécile désolé. Adieu l’appétit et le sommeil !

Ça l’emmena bien loin, bien loin. La nuit il comptait les étoiles ; Il gémissait et s’affligeait au mieux. Mais, quand elle l’eut pris, Tout revint, La soif, l’appétit, le sommeil. « 

Ah çà, dis-moi, tu veux te marier ?

JÉRY.

Je courtise une tout aimable fille.

THOMAS.

A quand la noce ?

JÉRY.

Nous ne sommes pas encore si avancés.

THOMAS. ’

Comment donc ?

JÉRY.

Elle ne veut pas de moi.

THOMAS.

Elle n’est pas bien avisée.

JÉRY.

Je suis mon maître ; j’ai un joli bien, une belle maison ; je veux prendre son père au logis ; ils seront bien chez moi.

THOMAS.

Et elle ne veut pas de toi ? En a-t-elle un autre en tête ?

JÉRY.

Elle n’en veut aucun.