Tu ne prendras pas une seule de mes chèvres ! Elles sont à moi !
Comment cela !
Hier j’ai couru jour et nuit la montagne ; à la sueur de mon corps, je les ai prises vivantes ; je les ai gardées cette nuit, enfermées ici avec des pierres et des branches.
Eh bien, donne-m’en une ! Hier, moi aussi j’en ai tué une ; je l’ai rôtie au feu, et mangée avec mes frères. Une seule te suffit aujourd’hui : nous en prendrons d’autres demain.
N’approche pas de mes chèvres !
Allons donc !… (le premier veut repousser le second, qui le frappe et le renverse, prend une chèvre et s’en va.)
Violence ! Malheur ! malheur !
.
Qu’y a-t-il ?
Il me vole ma chèvre !… Le sang coule de ma tête… Il m’a blessé contre cette pierre.
Prends à l’arbre ce champignon, et l’applique sur ta blessure.
Vraiment !… Bon père, je souffre déjà moins.
Va te laver le visage.
Et ma chèvre ?
Laisse cet homme. Si sa main se lève contre chacun, la main