mort ? Je ne voudrais pas en jurer. Un rien, un hasard, souvent le réveillent.
Que de fois, ô mon amie, il arrive, je ne sais comment, que tu m’es étrangère ! Quand nous sommes dans le tourbillon du monde, cela fait mourir chez moi toute joie ! Mais, quand le silence et la nuit nous environnent, je te reconnais à tes baisers.
À l’archer, mais non pas au vieux, chez lequel le soleil s’enfuit, et qui nous voile de vapeurs la face de l’astre lointain ;
À l’enfant soit consacrée cette chanson, à l’enfant qui joue parmi les roses, nous écoute, et, au bon moment, vise les jeunes cœurs !
Par lui, la nuit de l’hiver, d’ailleurs triste et sauvage, nous amène de chers amis et d’aimables femmes.
Que désormais sa belle image brille dans le ciel étoilé, et qu’à jamais il se lève et se couche pour nous, favorable et propice !
La main dans la main, les lèvres sur les lèvres, je t’en prie, ô bien-aimée, reste-moi fidèle ! Adieu ! ton amant doit voguer encore devant maint écueil ; mais, si quelque jour, après l’orage, il salue de nouveau le port, puissent les dieux le punir, s’il jouit sans toi de la vie !
Risquer hardiment, c’est déjà gagner ; déjà mon œuvre est à demi terminée ; les étoiles me luisent comme des soleils : c’est pour le lâche qu’il fait nuit. Si j’étais oisif à ton côté, le chagrin m’oppresserait encore ; mais, dans tous ces pays lointains, je travaille avec ardeur et ne travaille que pour toi.
Déjà j’ai trouvé la vallée où nous irons ensemble un jour ; où, dans les heures du soir, nous verrons la rivière couler doucement. Ces peupliers dans les prairies, ces hêtres dans la forêt…. Et derrière tous ces ombrages, ah ! sans doute une cabane aussi se trouvera.
- ↑ Cette pièce fut composée pour Frédérique Brion (de Sesenheim). Frédérique inspira aussi à Goethe plusieurs des poésies qui suivent celle-ci. Elles sont au nombre des plus suaves et des plus tendres.