non-seulement qu’elle apaise votre soif, mais encore que le nombre des gouttes qu’elle contient soit ajouté à celui de vos jours.
J’accepte ces rafraîchissements et vous offre en échange salut et reconnaissance.
C’est vraiment fort bien fait à vous de reparaître ici un jour de gaieté. Vous nous rendîtes visite autrefois dans de bien mauvais temps. Il y en a plus d’un, bien vivant aujourd’hui, et que votre père arracha à la fièvre chaude, lorsqu’il mit fin à cette peste qui désolait notre contrée. Et vous aussi, qui n’étiez alors qu’un jeune homme, vous alliez dans toutes les maisons des malades ; on emportait nombre de cadavres, mais vous, vous en sortiez toujours bien portant. Vous supportâtes de rudes épreuves ; mais le Sauveur secourut celui qui nous a sauvés.
À la santé de l’homme intrépide ! Puisse-t-il longtemps encore être utile !
Prosternez-vous devant Celui qui est là-haut ; c’est lui qui enseigne à secourir et qui vous envoie des secours.
Quelles douces sensations tu dois éprouver[1], ô grand homme ! des honneurs que cette foule te rend ! Ô heureux qui peut de ses dons retirer un tel avantage ! Le père te montre à son fils, chacun interroge, court et se presse, le violon s’arrête, la danse cesse. Tu passes, ils se rangent
- ↑ Dans cette tragédie, les personnages se disent tantôt vous, tantôt toi ; j’ai toujours suivi en cela la lettre de l’original.