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non-seulement qu’elle apaise votre soif, mais encore que le nombre des gouttes qu’elle contient soit ajouté à celui de vos jours.

FAUST.

J’accepte ces rafraîchissements et vous offre en échange salut et reconnaissance.


Le peuple s’assemble en cercle autour d’eux.


LE VIEUX PAYSAN.

C’est vraiment fort bien fait à vous de reparaître ici un jour de gaieté. Vous nous rendîtes visite autrefois dans de bien mauvais temps. Il y en a plus d’un, bien vivant aujourd’hui, et que votre père arracha à la fièvre chaude, lorsqu’il mit fin à cette peste qui désolait notre contrée. Et vous aussi, qui n’étiez alors qu’un jeune homme, vous alliez dans toutes les maisons des malades ; on emportait nombre de cadavres, mais vous, vous en sortiez toujours bien portant. Vous supportâtes de rudes épreuves ; mais le Sauveur secourut celui qui nous a sauvés.

TOUS.

À la santé de l’homme intrépide ! Puisse-t-il longtemps encore être utile !

FAUST.

Prosternez-vous devant Celui qui est là-haut ; c’est lui qui enseigne à secourir et qui vous envoie des secours.


Il va plus loin avec Vagner.


VAGNER.

Quelles douces sensations tu dois éprouver[1], ô grand homme ! des honneurs que cette foule te rend ! Ô heureux qui peut de ses dons retirer un tel avantage ! Le père te montre à son fils, chacun interroge, court et se presse, le violon s’arrête, la danse cesse. Tu passes, ils se rangent

  1. Dans cette tragédie, les personnages se disent tantôt vous, tantôt toi ; j’ai toujours suivi en cela la lettre de l’original.