Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/406

Cette page a été validée par deux contributeurs.

perbe, embrasse en vain l’autel de ses dieux !… Hermann, mon Hermann est immortel !

HERMANN.

Pourquoi tresses-tu mes cheveux ? Notre père est étendu mort, là, près de nous ; ah ! si Auguste ne se dérobait à notre vengeance, il serait déjà tombé, plus sanglant encore !

TRUSNELDA.

Laisse-moi, mon Hermann, laisse-moi tresser ta flottante chevelure, et la réunir en anneaux sous ta couronne… Siegmar est maintenant chez les dieux ; il ne faut point le pleurer, il faut l’y suivre !


HERMANN CHANTÉ PAR LES BARDES


WERDOMAR, KERDING ET DARMONT


WERDOMAR.

Asseyons-nous, ô Bardes, sur ce rocher couvert de mousse antique, et célébrons Hermann : qu’aucun ne s’approche d’ici et ne regarde sous ce feuillage, qui ne recouvre le plus noble fils de la patrie.

Car il gît là dans son sang, lui, l’effroi secret de Rome, alors même qu’elle entraînait sa Trusnelda captive, avec des danses guerrières et des concerts victorieux !

Non, ne le regardez pas, vous pleureriez de le voir étendu dans son sang ; et la lyre ne doit point résonner plaintive, mais chanter la gloire de l’immortel.

KERDING.

Ma jeune chevelure est blonde encore : ce n’est que de ce jour que je porte l’épée, de ce jour que j’ai saisi la lyre et la lance… et il faut que je chante Hermann !