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en 1758, et à laquelle il fut extrêmement sensible, il ne retrouva plus les inspirations de sa jeunesse ; seulement, il s’enthousiasma plus tard pour les premiers temps de notre révolution, et composa un assez grand nombre d’odes politiques, qui lui valurent le titre de citoyen français.

Cependant le règne de la Terreur fut bientôt l’objet de toute son indignation, comme on le verra dans l’ode sur Charlotte Corday : le vieux poëte pleurait alors amèrement les dernières illusions pour lesquelles son âme s’était réveillée, et que le couteau de Robespierre avait aussi frappées de mort.

Klopstock était né, en 1724, dans l’abbaye de Quedlimbourg ; il mourut à Hambourg en 1803, après avoir été témoin de la plupart des triomphes de Goethe et de Schiller, dans cette littérature qu’il avait relevée et comme préparée à un essor plus sublime. Il était, ainsi que Vieland et Gœthe, membre de l’Institut national de France.

Vieland, Herder, Lessing, Hœlty, suivirent plus ou moins Klopstock dans la voie qu’il avait ouverte. Herder a composé un Cid épique et lyrique, Vieland créa son Obéron dans le goût des poëmes italiens du moyen âge. Mais tous ces auteurs refusèrent d’adopter la versification de Klopstock ; la rime triompha de tous côtés ; Stolberg, le traducteur d’Homère et le créateur d’un nouveau style dans le genre ïambique, précéda Burger, duquel date la phase la plus importante de la nouvelle poésie lyrique. Il porta surtout l’analyse intime dans la poésie, et sa vie était bien faite pour l’inspirer dignement. Rompant tout à fait avec le genre didactique, admiratif, et d’imitation grecque ou latine, il osa chanter ses propres sentiments, ses impressions, sa vie, ses amours. Ceux-ci lui ont fourni un continuel aliment et des contrastes sans nombre. Après avoir mené une jeunesse assez dissipée, Burger, déjà célèbre, songea à se marier ; il fit une proposition de mariage à une jeune fille qu’il croyait aimer ; mais, le jour même du mariage, il vit pour la première fois sa belle-sœur Molly, âgée alors de dix-sept ans, et involontairement il s’écria :