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flottaient sur les floquets d’en bas, qui étaient comme d’un four tout de feu ; il avait une queue de dragon. Astaroth, celui-ci vint en la forme d’un serpent, et allait sur la queue tout droit ; il n’avait point de pieds ; sa queue avait des couleurs comme de briques changeantes, son ventre était fort gros, il avait deux petits pieds fort courts, tout jaunes, et le ventre un peu blanc et jaunâtre, le cou tout de châtain roux, et une pointe en façon de piques et traits, comme le hérisson, qui avançaient de la longueur des doigts. Après, vint Satan, tout blanc et gris, et marqueté ; il avait la tête d’un âne et avait la queue comme d’un chat, et les cornes des pieds longues d’une aune. Suivit aussi Annabry ; il avait la tête d’un chien noir et blanc, et des mouchetures blanches sur le noir, et, sur le blanc, des noires ; seulement, il avait les pieds et les oreilles pendantes comme un chien, qui étaient longues de quatre aunes.

Après tous ceux-ci, venait Dythican, qui était d’une aune de long ; mais il avait seulement le corps d’un oiseau, qui est la perdrix ; il avait seulement tout le cou vert et moucheté ou ombragé.

Le dernier fut Drac, avec quatre pieds fort courts, jaune et vert, le corps par-dessus flambant brun, comme du feu bleu, et sa queue rougeâtre. Ces sept, avec Bélial, qui sont ses conseillers d’entretien, étaient ainsi habillés des couleurs et façons qui ont été récitées.

D’autres aussi lui apparurent, avec semblables figures, comme des bêtes inconnues, comme des pourceaux, daims, cerfs, ours, loups, singes, lièvres, buffles, chevaux, boucs, verrats, ânes et autres semblables. En telles couleurs et formes, ils se présentèrent à lui selon que chacun sortait dudit poêle, l’un après l’autre. Le docteur Fauste s’étonna fort d’eux, et demanda aux sept qui s’étaient arrêtés, pourquoi ils n’étaient apparus en autres. Ils répondirent et dirent qu’autrement ils ne pourraient plus rentrer en enfer, et pourtant qu’ils étaient les bêtes et les serpents infernaux ; quoiqu’ils fussent fort effroyables et hideux, toutefois, ils pouvaient aussi prendre forme et barbe d’homme quand ils voulaient. Le docteur Fauste dit là-dessus : « C’est