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touffue ? Ne suis-je pas jeune et frais ? Les vents sifflent, les flots mugissent dans le lointain, je les entends ; je veux m’en approcher.

Il monte plus haut sur le rocher.


HÉLÈNE, FAUST et LE CHŒUR.

Veux-tu ressembler aux chamois ? Nous tremblons de te voir tomber.

EUPHORION.

Il faut que je monte toujours plus haut, que mes regards se portent toujours plus loin. Maintenant, je sais où je suis : au milieu de l’île, au milieu du pays de Pélops ; moitié sur la terre, moitié dans la mer.

LE CHŒUR.

Si tu ne veux pas rester paisiblement à la montagne et dans la forêt, cherchons alors les vignes rangées au penchant des collines, allons cueillir des figues et des pommes. Reste, oh ! reste dans ce beau pays.

EUPHORION.

Rêvez-vous la paix ? Que chacun rêve ce qui lui est doux. La guerre est le mot de ralliement. La victoire ! voilà un mot qui sonne bien !

LE CHŒUR.

Celui qui en temps de paix désire le retour de la guerre se sépare de l’espérance et du bonheur…

EUPHORION.

Pas de vagues, pas de murs ; le cœur de l’homme, ferme comme l’airain, est le rempart le plus certain. Voulez-vous rester sans conquêtes ? Allons, armés légèrement, faire la guerre ; les femmes deviennent des amazones, et chaque enfant devient un héros.

LE CHŒUR.

Divine poésie ! qu’elle monte vers le ciel ! qu’elle brille, cette belle étoile, loin et toujours plus loin ! elle nous