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C’est une herbe moissonnée, fanée.
Oh ! rends-lui par un regard indulgent
Toute sa valeur qu’il a perdue !


FAUST.

Éloigne promptement ce fardeau acquis avec audace, sans être blâmé, à la vérité, mais sans récompense. Déjà tout ce que le castel recèle dans son sein est à elle. Il est donc inutile de lui offrir un trésor spécial. Pars, et amoncelle trésor sur trésor avec ordre. Montre l’image sublime du luxe qu’aucun regard n’a encore vu ! Que les voûtes brillent comme les cieux purs. Prépare des paradis de la vie surnaturelle, fais devant ses pas rouler des tapis sur des tapis ; que son pied foule un parterre velouté, et que son regard, que les dieux n’éblouissent pas, ne rencontre partout que l’éclat le plus sublime.

LYNCÉUS.

Ce que le seigneur ordonne est facile ; pour le serviteur, c’est un jeu ; la fierté de cette beauté ne règne-t-elle pas sur le bien et sur la vie ? Déjà toute l’armée est adoucie, tous les glaives sont paralysés et émoussés devant cette magnifique image ; le soleil même est froid devant la splendeur de sa figure. Tout est vide, tout est nul.

HÉLÈNE, à Faust.

Je désire te parler ; mais monte, viens à mes côtés ! La place vide appelle le seigneur et assure la mienne.

FAUST.

Permets d’abord qu’à genoux je te rende ce loyal hommage, femme sublime ; la main qui m’élève à tes côtés, permets que je la baise. Reçois-moi, comme co-régent de ton empire sans bornes ; tu auras en moi et adorateur et serviteur et gardien, tout dans l’un.

HÉLÈNE.

Je vois et j’entends des merveilles sans nombre ; je suis ravie d’étonnement. Je voudrais m’informer de beaucoup de choses. Mais je désire savoir pourquoi le ton du