Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

UN CHEVALIER.

C’est le pâtre qui se trahit dans toute sa personne. Rien de la dignité du prince ni des manières de la cour.

UN AUTRE.

Eh ! c’est un beau jeune homme dans sa demi-nudité ; mais je voudrais bien voir la figure qu’il ferait sous le harnais.

UNE DAME.

Il s’assied à terre mollement, gracieusement.

UN CHEVALIER.

Sur son sein… vous vous trouveriez bien, n’est-ce pas ?

UNE AUTRE DAME.

Il courbe son bras si gracieusement sur sa tête !

LE CHAMBELLAN.

Un homme sans usage. J’en suis révolté…

UNE DAME.

Vous autres seigneurs, vous trouvez à redire à tout.

LE CHAMBELLAN.

En présence de l’empereur, s’étendre ainsi !

LA DAME.

C’est une pose qu’il prend ; il se croit seul.

LE CHAMBELLAN.

L’acteur même doit ici suivre l’étiquette.

LA DAME.

L’aimable jeune homme est plongé dans un doux sommeil.

LE CHAMBELLAN.

Le voilà qui ronfle à présent ; c’est naturel ! c’est parfait !

UNE JEUNE DAME, ravie.

Quel est ce parfum mêlé d’encens et de rose… qui, en le rafraîchissant descend jusqu’au fond du cœur ?