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EXAMEN ANALYTIQUE


Après ce prologue où l’auteur vient de retremper son héros dans l’atmosphère romanesque et féerique du Songe d’une nuit d’été, déjà évoquée pour l’intermède du sabbat, l’action se transporte au milieu d’une cour impériale du moyen âge. Les personnages qui paraissent n’ont pas d’autre nom que l’empereur, le chancelier, le maréchal, etc. L’empereur, assis au milieu des conseillers, demande où est son fou. Un page vient lui apprendre que ce pauvre homme s’est laissé choir en descendant un escalier. Est-il mort ? est-il ivre ? On ne le sait pas. Il ne remue plus.

Un second page annonce aussitôt qu’un autre fou vient de se présenter à sa place, qu’il est fort bien vêtu, mais que les hallebardiers ne veulent pas le laisser entrer. L’empereur donne un ordre, et Méphistophélès vient s’agenouiller devant le trône. Son compliment est gracieusement accueilli, et il prend la place de son prédécesseur à droite du prince.

Le conseil se met à discuter les affaires de l’État. Le chancelier parle longtemps contre la corruption du siècle, et, passant en revue toutes les classes de la société, y signale partout un esprit d’immoralité et de révolte auquel il faut chercher remède. Les juges eux-mêmes et les possesseurs de charges publiques ne sont pas exceptés de sa censure.

Le général se plaint des troupes et des officiers qui réclament un arriéré de solde, et menacent la tranquillité du pays. Le trésorier lui répond que les caisses sont vides,