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ALTMAYER.

Je l’ai vu passer par la porte de la cave… à cheval sur un tonneau… J’ai les pieds lourds comme du plomb. (Il se retourne vers la table.) Ma foi ! le vin devrait bien encore couler !

SIEBEL.

Tout cela n’était que tromperie, illusion et mensonge !

FROSCH.

J’aurais pourtant bien juré boire du vin.

BRANDER.

Mais que sont devenues ces belles grappes ?

ALTMAYER.

Qu’on vienne dire encore qu’il ne faut pas croire aux miracles !




Cuisine de sorcière. — Dans un âtre enfoncé, une grosse marmite est sur le feu. À travers la vapeur qui s’en élève apparaissent des figures singulières. Une guenon, assise près de la marmite, l’écume, et veille à ce qu’elle ne répande pas. Le mâle, avec ses petits, est assis près d’elle, il se chauffe. Les murs et le plafond sont tapissés d’outils singuliers à l’usage de la Sorcière.


FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS.


FAUST.

Tout cet étrange appareil de sorcellerie me répugne ; quelles jouissances peux-tu me promettre au sein de cet amas d’extravagances ? Quels conseils attendre d’une vieille femme ? Et y a-t-il dans cette cuisine quelque breuvage qui puisse m’ôter trente ans de dessus le corps ?… Malheur à moi, si tu ne sais rien de mieux ! J’ai déjà perdu toute espérance. Se peut-il que la nature et qu’un esprit supérieur n’aient point un baume capable d’adoucir mon sort ?