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Je te vois, et ma douleur s’apaise, je te saisis et mon agitation diminue, et la tempête de mon esprit se calme peu à peu ! Je me sens entraîné dans la haute mer, le miroir des flots brille à mes pieds, un nouveau jour me luit sur de nouveaux rivages !

Un char de feu plane dans l’air, et ses ailes rapides s’abattent près de moi ; je me sens prêt à tenter des chemins nouveaux dans la plaine des cieux, au travers de l’activité des sphères nouvelles. Mais cette existence sublime, ces ravissemens divins, comment, ver chétif, peux-tu les mériter ?… C’est en cessant d’exposer ton corps au doux soleil de la terre ; en te hasardant à enfoncer ces portes, devant lesquelles chacun frémit. Voici le tems de prouver par des actions que la dignité de l’homme ne le cède point à la grandeur d’un Dieu ! Il ne faut pas trembler devant ce gouffre obscur, où l’imagination semble se con-