Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ferme, il n’y a pas besoin de disputer pour régler cette affaire ; c’est au maître des cérémonies à en décider, et comme ni vous ni moi n’avons certainement l’intention de troubler la joie de l’assemblée, ni de faire montre de notre bravoure devant ces dames, nous nous soumettrons de la meilleure grâce du monde à sa décision. — Dieu me damne, monsieur, si je l’entends comme cela. — Doucement, M. Tyrrel ; je n’ai nulle intention de vous offenser, mais aucune puissance sur terre ne saurait m’empêcher de soutenir mes droits.

Ce fut avec le plus grand sang-froid du monde que M. Falkland proféra ces derniers mots. Il n’y avait rien dans tout son extérieur qui eût la moindre apparence d’un défi, rien qui sentît la hauteur ou le dédain ; mais son ton, à-la-fois si calme et si élevé, avait quelque chose d’imposant qui réduisit son féroce adversaire à l’impuissance de répliquer. Miss Hardingham avait com-