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Comme j’étais chargé des fonctions de bibliothécaire, aussi-bien que de celles de secrétaire, j’étais placé dans la partie de la maison destinée aux livres. Là, mes momens auraient pu s’écouler dans la plus douce tranquillité, si ma nouvelle situation ne m’eût pas placé dans des circonstances totalement différentes de celles où je m’étais trouvé dans la chaumière de mon père. La lecture et la méditation avaient de très-bonne heure absorbé toutes les facultés de mon esprit ; je n’avais eu que très-peu de commerce avec les hommes ; mais dans ma résidence actuelle, mille motifs d’intérêt et de curiosité m’excitaient à étudier le caractère de mon maître, et je trouvai-là un vaste champ pour exercer mon penchant aux conjectures et aux spéculations.

Il était impossible de mener une vie plus retirée et plus solitaire que la sienne. Les lieux de divertissement, les amusemens ordinaires du monde n’a-