le monde ne soit pas frustré des avantages que lui promettent vos vertus. Je connais vos faiblesses aussi bien que votre force ; vous avez une humeur bouillante chatouilleuse à l’excès sur le point d’honneur ; si cette humeur une fois vous entraîne dans un faux pas, vous pouvez devenir aussi funeste à vos semblables que vous auriez pu leur être utile. Travaillez sérieusement à vous délivrer de cette susceptibilité.
» Mais si, dans la courte explication que me permet ma situation actuelle, il ne m’est pas possible de songer à opérer en vous une réforme aussi désirable, il y a au moins une chose que je puis faire : je puis vous prévenir de vous mettre sur vos gardes contre un danger que je vois très-imminent. Prenez garde à M. Tyrrel. Ne faites pas la faute de le mépriser comme un adversaire indigne de vous. De petites causes peuvent amener de grands maux. M. Tyrrel est arrogant, dur et grossier ; et vous, vous êtes trop passionné, trop sensible à la moindre offense. Ne serait-il pas bien déplorable qu’un homme qui vous est si inférieur et si peu fait pour vous être comparé sous aucun rapport, fût dans le cas de changer une vie comme la vôtre en une suite de crimes et d’infortunes ? Pensez-y bien. Je n’exige pas de promesse de vous. Je ne chercherai pas à vous enchaîner par des liens superstitieux ; je veux que ce soit la raison et la justice seules qui vous commandent. »
Cette explication affecta profondément M. Falkland. Une attention aussi généreuse de la part de