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guer ; je cédai, comme j’avais déjà fait, à l’influence accablante de la surprise. À peine osais-je respirer, étourdi et inquiet. M. Falkland, tranquillement, m’ordonna de retourner au logis et de prendre avec moi le valet qu’il avait amené avec lui. J’obéis sans dire un mot.

J’ai su par la suite qu’il avait questionné M. Forester sur les moindres circonstances de notre rencontre, et que celui-ci, voyant que le fait était découvert, se laissa aller à cette habitude de franchise si difficile à contraindre pour un caractère loyal, et raconta à M. Falkland tout ce qui s’était passé, sans taire même les observations que ma confidence lui avait fait faire. M. Falkland avait répondu à cette communication par un silence étudié et équivoque, qui ne m’avait été nullement favorable dans l’esprit déjà prévenu de M. Forester. Ce silence était en partie une suite de l’état d’incertitude et d’anxiété où il était ; peut-être aussi était-il en partie calculé pour l’effet qu’il devait naturellement produire ; M. Falkland n’étant nullement éloigné d’encourager des préventions contre la réputation d’un homme qui pourrait quelque jour attaquer la sienne.

Quant à moi, je repris le chemin du logis, car il n’y avait pas à résister. M. Falkland, avec un dessein auquel il avait su donner adroitement l’apparence d’un hasard, avait eu soin d’envoyer avec moi un garde pour accompagner son prisonnier. Il me semblait que j’étais conduit à l’une de ces forteresses fameuses dans l’histoire du despotisme, où le sort de la malheureuse victime reste inconnu