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ber ses faiblesses à tous les regards et à se retirer dans la solitude ; en général, ses domestiques ne savent rien de son intérieur et ne connaissent de lui que cet air de mélancolie et d’abattement, ces manières douces, mais imposantes et peu communicatives, qui accompagnent toutes ses actions. »


XIII


J’ai rapporté le récit qui me fut fait par M. Collins, en y mêlant seulement quelques autres circonstances que j’ai été à portée de recueillir avec toute l’exactitude que m’a pu fournir ma mémoire aidée des notes que j’ai prises dans le temps même. Je ne prétends garantir l’authenticité de ce que j’écris que pour ce qui est venu directement à ma propre connaissance ; et, quant à ceci, je le rapporterai avec autant de candeur et de fidélité que si j’avais à plaider devant un juge souverain pour tout ce que j’ai de plus cher au monde. Je n’ai pas voulu, par les mêmes motifs, changer la moindre chose au style de M. Collins, ni rien faire pour donner à son récit le ton qu’eût pu me suggérer mon goût personnel. On pourra bientôt s’apercevoir combien ce récit est essentiel pour jeter du jour sur ma propre histoire.

L’intention de mon ami, en me faisant cette confidence, avait été de m’être utile ; mais, dans le fait,