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être pleinement divulgué. Mais, que cette conjecture soit bien ou mal fondée, c’est ce qui n’importe guère. Si Falkland n’est jamais dévoilé aux yeux de l’univers, il est vraisemblable que, dans ce cas, son écrit ne verra jamais le jour. Alors les mémoires que je trace y suppléeront.

Je ne sais d’où me vient cette solennité. J’ai un secret pressentiment que je ne serai plus maître de moi. Si je réussis dans l’entreprise que je médite à l’égard de Falkland, alors toutes mes mesures pour conserver cet écrit auront été superflues, je ne serai plus réduit à recourir au secret et à l’artifice. Si je succombe, cette précaution paraîtra sagement prise.


POST-SCRIPTUM


C’en est fait, j’ai exécuté la tentative que je méditais. Ma situation est changée entièrement. Je reprends la plume pour rendre compte de ce qui s’est passé. Pendant plusieurs semaines après le dénoûment de cette grande catastrophe, l’agitation et le tumulte de mes pensées ne m’ont pas permis d’écrire. Je crois pouvoir actuellement mettre assez d’ordre dans mes idées pour continuer. Grand Dieu ! qu’ils me semblent surprenants et terribles les événements qui sont survenus depuis la dernière fois que j’ai interrompu ces mémoires ! Est-il étonnant