rais plutôt mille fois que de rien faire qui puisse troubler votre bonheur… Mais, souvenez-vous-en… vous n’en êtes pas moins mon père… Je vous en conjure, par tout l’amour que vous m’avez porté, par tant de bienfaits que j’ai reçus de vous, par cette tendresse si vive et si touchante que vous m’inspirez, et qui pénètre au plus profond de mon cœur, par mon innocence… Car, si ces mots sont les derniers que je puis écrire, je veux mourir en protestant de mon innocence… par tous ces nœuds sacrés, par d’autres encore, s’il en est d’autres qui puissent vous toucher, je vous en conjure, écoutez ma dernière prière… conservez ce papier, gardez-le de la destruction, gardez-le de Falkland. C’est là tout ce que je vous demande. J’ai pourvu à un moyen sûr de faire passer cet écrit dans vos mains, et j’ai une ferme confiance (confiance que je ne veux jamais perdre) qu’un jour il sera rendu public.
Ma plume se ralentit sous mes doigts tremblants… Me reste-t-il encore quelque chose à dire ?… Jamais je n’ai pu parvenir à m’assurer de ce que contenait ce coffre funeste d’où sont sorties toutes mes infortunes. J’ai pensé autrefois qu’il renfermait ou un instrument de meurtre ou un monument quelconque de la catastrophe du malheureux Tyrrel. À présent je suis persuadé que le secret qui y est renfermé est un récit fidèle de cet événement avec toutes ses circonstances, déposé comme une arme de réserve et une extrême ressource pour arracher au naufrage la réputation de M. Falkland, dans le cas où, par quelque accident imprévu, son crime viendrait à