lents sans dot ne lui eussent pas procuré une alliance aussi relevée ?
Quand elle devint mère, son cœur s’ouvrit à une autre affection. Elle pensa que ses enfants du moins pourraient s’associer à ses jouissances favorites. Lors de mon arrivée elle en avait quatre, dont l’aîné était un fils. Elle avait été pour tous une institutrice assidue. Ce fut un bien pour elle peut-être de pouvoir trouver cette sphère pour y exercer son esprit ; et cela à une époque où le charme qui nous a séduits dans la nouveauté de la vie commence à s’épuiser.
Ce fut pour elle une source nouvelle d’activité. Il est impossible que l’âme ne finisse point par tomber dans la langueur, si la société et l’affection ne viennent pas à son secours.
Le fils aîné du fermier gallois et de Laura avait dix-sept ans lorsque je m’établis dans le voisinage ; leur fille aînée n’avait qu’un an de moins. Toute la famille formait un groupe auquel un ami de la paix et de la vertu aurait aimé à se mêler dans toutes les situations possibles : on concevra aisément combien cette amitié fut précieuse à mon isolement et à mon malheur. L’aimable Laura avait une singulière pénétration ; mais la finesse de son regard était tempérée par une douceur telle que je n’en ai jamais vu de semblable sur aucune figure humaine. Elle m’eut bientôt distingué avec bienveillance. Car, familière comme elle l’était avec les productions écrites de l’esprit cultivé, elle n’avait jamais vu l’instruction réalisée dans un être vivant, excepté dans la personne de son père. Elle aimait à s’en-