de voir quelle serait la suite d’un préliminaire aussi étrange.
Les dispositions dont je viens de parler étaient à peine terminées, que je vis entrer dans la chambre M. Falkland. Je me souviens que M. Collins, la première fois qu’il me fit part des détails de l’histoire de notre maître, m’avait dit que je le voyais bien différent de ce qu’il avait été autrefois. Je n’avais aucun moyen de m’assurer de la vérité de cette observation ; mais elle s’appliquait d’une manière frappante au spectacle qui s’offrit alors à mes yeux, quoique cependant, la dernière fois que j’avais vu cet infortuné, il était déjà la victime des mêmes passions, la proie des mêmes remords qui le déchiraient encore à présent. Dès lors l’empreinte du malheur se lisait dans tous ses traits. Mais maintenant à peine semblait-il avoir jamais eu la figure humaine : son air était hagard, son visage hâve et décharné ; la teinte livide, uniformément répandue sur toutes les parties de sa figure, suggérait l’idée qu’elle était brûlée et desséchée par le feu éternel qui le dévorait intérieurement. Ses yeux étaient étincelants, égarés, respirant le soupçon et la colère. Ses cheveux étaient négligés, pendants et épars. Toute sa personne était d’une maigreur qui donnait l’idée d’un squelette plutôt que d’un être vivant. Dans ce corps si épuisé et réduit presque à l’état d’un fantôme, le flambeau de la vie était éteint ; mais l’ardeur dévorante d’une passion exaltée en tenait la place.
Cette vue me surprit et me révolta au dernier point…