Page:Godwin - Caleb Williams, II (trad. Pichot).djvu/197

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sous toutes sortes de déguisements, et les vols qu’il a commis avec une bande des plus hardis et des plus déterminés voleurs ; enfin son arrivée dans la ville de Londres, où on croit qu’il est maintenant caché, avec une fidèle et véritable copie de la proclamation faite de sa personne et de son signalement, imprimée et publiée par un des principaux secrétaires d’État de Sa Majesté, contenant l’offre d’une récompense de cent guinées à qui pourra le prendre : le tout pour le prix d’un demi-penny. »

Attéré comme je l’étais par ces épouvantables sons, croira-t-on que j’eus pourtant la témérité de m’approcher du colporteur et d’acheter un de ses papiers, résolu, par une sorte d’instigation désespérée, de voir jusqu’au bout ce dont il était question, et d’en savoir autant que j’en pourrais apprendre ? J’emportai mon papier avec moi, en continuant toujours de faire quelques pas, jusqu’à ce que, ne pouvant plus résister à mon impatience, je me mis à en déchiffrer presque tout le contenu à la lueur d’un réverbère suspendu dans un petit passage. Je trouvai qu’il renfermait un bien plus grand nombre de circonstances qu’on n’aurait pu l’attendre d’un écrit de cette espèce. On m’égalait aux plus fameux voleurs dans l’art de pénétrer à travers les murs et les portes les mieux défendues, aux fourbes les plus habiles pour l’invention, l’astuce et les travestissements. L’avis que Larkins avait trouvé et nous avait apporté dans la forêt y était imprimé tout au long. Tous mes déguisements antérieurs à la dernière alerte que m’avait donné la prévoyante