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du désir que j’ai manifesté de changer de condition ? Vous connaissez tous la situation malheureuse de M. Falkland ; vous savez combien il a de hauteur et de réserve dans les manières. Quand je n’aurais pas eu d’autres motifs, certainement il m’était bien permis de désirer une autre place, sans donner lieu à aucune présomption défavorable contre moi.

» La question de savoir comment ces effets de M. Falkland se trouvent aujourd’hui mêlés parmi les miens est d’une nature plus sérieuse. Mais c’est une question à laquelle je ne saurais répondre. Je m’attendais au moins aussi peu qu’aucune autre personne de l’assemblée à les trouver là. Tout ce que je puis dire, c’est qu’ayant la plus parfaite assurance que M. Falkland a la conviction intime de mon innocence (car observez bien que je ne me dépars point de cette assertion), je réitère ici avec une nouvelle confiance ce que j’ai affirmé à cet égard ; en conséquence, je crois fermement que ces effets ne se trouvent ainsi placés que par le fait de M. Falkland lui-même. »

Je n’eus pas plutôt prononcé ces derniers mots, que je fus encore interrompu par une exclamation involontaire de tous ceux qui étaient présents. À leurs regards furieux, il semblait qu’ils eussent voulu me déchirer en pièces. Je continuai :

« J’ai répondu à tout ce qui est allégué contre moi.

» M. Forester, vous êtes ami de la justice ; je vous conjure de ne pas la violer en ma personne.