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la vieille de toutes les manières, mais il ne peut jamais en tirer la moindre chose, si ce n’est qu’un jour il lui échappa de dire que le jeune auteur était juif. »

Un juif ! un jeune auteur ! un homme qui ne traite que par tierce personne et qui se cache aux yeux de tout le monde ! Quelle ample matière pour les soupçons et les conjectures de Gines ! Il fut encore confirmé dans ses idées, sans toutefois s’en rendre compte, par le sujet de mes productions, qui étaient, comme je l’ai dit, des histoires d’hommes dont les jours avaient été terminés par la main du bourreau. Il n’en dit pas davantage à son frère, si ce n’est qu’il lui demanda d’un air indifférent quelle espèce de femme c’était que la femme en question, de quel âge elle pouvait être, et si elle lui apportait souvent des ouvrages de ce genre ; bientôt après, il s’en alla.

Cet avis inespéré fut reçu par Gines avec une extrême joie. Ayant recueilli de la bouche de son frère des renseignements suffisants sur l’air et la personne de Mrs. Marney, et apprenant qu’elle devait apporter quelque chose le lendemain, il prit son poste de très-bonne heure dans la rue, afin de ne pas courir le risque de manquer l’occasion. Il attendit plusieurs heures, mais ce ne fut pas pour rien. Mrs. Marney parut effectivement ; Gines guetta sa sortie, et après environ vingt minutes il la vit se mettre en chemin pour retourner. Il la suivit de rue en rue ; à la fin il la vit entrer dans une maison particulière, et il commença à se féli-