tances, mais surtout d’après la description de la personne, il n’y a pas à douter que cela ne regarde notre jeune ami, à qui, il y a peu de temps, j’ai eu le bonheur de sauver la vie. Il est accusé ici d’avoir abusé de la confiance de son maître et bienfaiteur pour lui voler des effets d’une valeur considérable. Sur cette accusation, il a été renfermé dans la prison du comté, d’où il s’est échappé, il y a environ une quinzaine, sans attendre l’événement de son procès, circonstance qui est représentée, par l’auteur de l’avis, comme équivalente à un aveu du crime.
» Mes amis, je suis au fait des détails de cette affaire depuis quelque temps. Ce jeune homme m’a raconté son histoire à une époque où il ne pouvait certainement pas prévoir que cette précaution fût nécessaire pour sa sûreté. Il n’est nullement coupable des choses qu’on lui impute. Qui de vous serait assez ignorant pour voir dans sa fuite une confirmation des charges portées contre lui ? Qui s’est jamais avisé de croire que, lorsqu’on est amené devant un tribunal pour y être jugé, il peut servir à quelque chose d’être innocent ou coupable ? Qui serait assez sot pour se soumettre volontairement à une pareille épreuve, quand ceux qui sont préposés pour en décider s’occupent plutôt de l’énormité des délits imputés à l’accusé que de la question de savoir s’il en est l’auteur ; devons-nous, comme les autres, croire les dépositions de quelques témoins ignorants, au rapport desquels un homme sensé ne voudrait pas se fier pour l’action la plus indifférente de sa vie ?