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dans sa prison, Frère Seguin qui fut à Poitiers l’un de ses plus sévères examinateurs ; puis enfin, les assesseurs eux-mêmes du procès de Rouen ; ses adversaires les plus déclarés aussi bien que ceux qui s’étaient montrés ses amis : Thomas de Courcelles ainsi qu’Isambart, Beaupère, l’un des docteurs qui, même après sa mort, lui demeura le plus hostile, André Marguerie, membre du conseil du Roi d’Angleterre, avec Richard de Grouchet, Massieu et Nicolas de Houppeville ; en un mot, les différentes phases de sa carrière, les principaux traits de son caractère, les tendances de son esprit eurent pour ainsi dire leurs témoins, leurs garants et leurs censeurs parmi les personnages dont les dépositions furent reçues ou acceptées par les juges de la réhabilitation[1].

Les témoignages qui furent recueillis de plus de cent vingt déposants, les récits que firent les commissaires interrogateurs devant le comte de Dunois et plusieurs des compagnons d’armes de Jeanne, forment l’histoire même de sa divine mission. L’interrogatoire des ecclésiastiques qui avaient assisté à sa condamnation constata l’indignité et les manœuvres coupables des juges qui l’avaient condamnée sous, la pression des Anglais dont la main se voit partout dans cette triste affaire.

À la suite de la procédure la plus impartiale et la plus complète, la sentence de réhabilitation fut solennellement prononcée, à l’archevêché de Rouen, le 7 juillet 1456. En voici le dispositif :

« En premier lieu nous disons, et parce que la justice l’exige, nous déclarons que les articles commençant par ces

  1. Bourbon-Lignières, Études sur Jeanne d’Arc, p. 259.