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en amours, et passent a grans sourdres. Modus, f° 136 r°. Blaze.)

Yonne, sourdre, v. a., soulever ; Côtes-du-Nord, suivre en montant ; Normandie, éveiller, faire sortir du lit.

SOURDUISEUR, voir Souduiseur.

SOURE, souvre, sore, sure, seure, suere, sobre, subre, sobrae, soble, sopre, supre, prép., marque la situation d’un objet à l’égard d’un autre qui le soutient :

Un edre wre sen chêne. (Fragm. de Valenc, V° 11, Koschwitz, correct. G. Paris.)

Pedras sub(r’) altre non laiserant.

(Passion, 64, Koschwitz.)

Sobre son peiz fez condurmir Sant Johan lo son cher amie.

(Ib., 107.)

— Soure les pies, debout :

Et cum il l’aud tollut lo queu, Lo corps estera sobrels piez.

{S. Léger, 229, Koschwitz.)

— Marque qu’un objet est au-dessus d’un autre, sans pour cela que cet autre le soutienne :

Sobrae malabdes mans metran
El sanitad a toz rendran.

{Passion, 463, Koschwitz.)

Spiritus sanctus sobrelz chad.

(Ib., 475.)

— Près de :

Et depuiz vint sopre Quarale, et secont la costumance la ferma de chastel et de fossez. (Aimé, Yst. de li Nonnant, VII, 2, Champollion.)

— Vers, contre :

... Quaisses morz a terra vengren De gran pavor que sobl’el vengre. [Pussion, 399, Koschwitz.)

E sunt les chiens corant et abrieves,
Li pors les voit, sore lor est aies.

(LesLoli., ms. Berne 113. !’ 27".)

Soicre li cort, n’a soing de l’atargier.

(Gai-. !e Lo/i., 2’ chans., II, p. 131, P. Paris.)

L’escu enbrace, suere li est corus.

^Raiub., Oijier, 11476, Bu’iois.)

Que plus de cent mil homes sobre vos gtiit.

(GcT. de Jiossilt., 329 , Uichel.)

Sore li cort, iriez comme lion.

{Ai/meri de Narb., 2817, A. T.)

Ensi nés ke 11 fraixe auve ke .fore li vient retornet avère. (S. Ber.s., Serm., 134, 1, Foerster.)

De ses paroles s’endeignerent
Li félon Juef et desdeignerent,
Sore li corurent, sil prislrent...
Et li dislrent.

{Evang. de Nicod., 1’ Ters., 297, .4. T.) Sore li cort.

(Gerv., Best.. Brit. Mus. kii. 2S260, f» 92«.)

— Par-dessus :

Ceslui archipape, c’est sur pape, laquel choze non est licite de dire, se haiiga tant •qu’il pareil qu’il deuslsallirsiz;«-e la poesté


del ciel, quar fist moult pjz. (.imé, Yst., I, 37, Champollion.)

— Il marque la supériorité, la domination :

Chi rex erel a cels dis soure pagiens.

[Eulalie, 12, Koschwitz.)

— .dv., en haut :

.u fonz va, mes pas n’i demoure, Isnelement resailli soure.

— Sus :

{lien., Br. I», 2261, llartia.)

De toutes parz li keurent seure ; Si l’ont destruit en moût poi d’eure.

(Gaut. d’.Vrras. Ille et Galeron. 153. Lûseth.)

A tort li sunt seure curu Et Sun règne li unt tolu.

{Brut, ms. Miioicb. 34S3, VoUm.)

Einz cort li uns a l’autre sore. {Cher, au Igon, 6148, Holland.)

Maintenant sens demore Gorui a cele sore.

[Rom. et Past., Bartscli, Tt, 14, 61.)

AI roi cort seure isnelement.

(Parton., 3401, Crapelct.)

Es vos les quinze, cui Deus doint encomhrier : Sore corurent Guillelaie le guerrier.

[Coron. Louis, 2155, A. T.)

Leur vinrent seure maint bon riche potrel. [uberi, p. 115, Tabler.)

Mont vos est pechié coru sore
Que le seint Deu ocis avez
A tort, si que bien le savez.

[Evang. de NicoJ.. î’ vers., 252, k. T.)

Chascun boit bien endroit li ;
Au vin queurent toudiz seure.

(E. Descuamps, Pui’s., IV, 312, .il. T.)

Car quant tel vice. leur cuert sure.
Leur renom fait appetîcier.
Et leur prouece amenujsier.

(C. DE PizA», C/iem. rie long eslude, 4354, Pûschel.)

— Dessus :

E un altel fist el temple de fin or, e dis tables d’or pm- mètre sure les pains que l’umapelad les pains de propositiun. {Rois, p. 207, Ler. de Lincy.)

Li qons sait sure, k’a arçun ne se prent,
E li paen est lievé en estant.

(Otinel, 869, A. P.)

— En plus :

Entremeisler doiz
Joie aucune foiz
Ahait a ta cure,
Ke puissez sanz damage
Sulfrir eu tim curage.
Se travail te vient soure.

(EvERlRD Ds KiRKBAu. Distiq. de Cato, Ler. de Liacy, Prou. />., II, 450.)

— Mettre soure, mettre a soure, imputer :

.^ tort li puet on mètre soure Cel blasme, ne tu nel sez mie. {Dolop.. 7663, Bibl. elr.)

Dieus ! quant verrai l’eure
Qu’aie a li parié
Et de ce c’om m’a mis seure
Moi escusé.

{Chans. I ms. Montpellier, f° 313 rO; G. Raynaud, Mot. f°, I, , p. 341.)

Biau sire, se Deus me sequeure,
A tort me metez rage seure.

{Lay de l’espervier, ISd, G. Pari«, Romania, VII.)


Ki het son chien la rage li met soure. {Provn-bes del vilain, ap. Ler. de Liacy, Prot>. franc..

Si le maistre veull jurer luy et ses ma- riniers, soy tiers ou quart de ceux que les marchants vouldront, que les ne perdirent par eux ne par leur delTault, comme les marchants leur mettent n soure, ils en deb- vent estre quittes et délivrez. {Coût, de la mer, Monce, Hist. de Bret., I, 789.)

— Tourner soure, être imputé :

Seigneurs juifs, ung point y a. Que j’ay cy tout par moy noté: Se le corps estoit ja osté Ou qu’on l’eust ravy de ceste heure. Le blasme nous tournerait seure ; Touteffoiz nous n’en pourrions mais,

(Grebas, Mist. de la Pass., 27334, d. Paris et Rayn.)

— S. m., surplus :

L’homme sage se contente, mais qu’il n’ait faute : mais le fol et glorieux veult tousjours avoir du souvre. (Trad. des Epi- tres dorées d’Antoine Guevare, f" 105 r" éd 1565.)

Cf. les composés Sourenom, Sourevenir, Sourevivre.

SOURECOT, sere., seurequoi, s. m., syn. de sourcot : Li dus a fet doner bintost A Truberl quote et seurequot Et uns estivaus de biais. {De Trubert. 491, Méon, Nouv.Rec, I, 207.) An .1. cote sanz serecot.

( Vie desPères, Ar«. 3641, l’ 134.)

SOURECOTEL, serecotiel, s. m., syn. de sourcotel : Un serecotiel. (1355, Exéc. test, de Cliken- bourc, Arch. Tournai.)

SOUREFAIT, sure., adj., syn. à.ç.sour- fail :

On dit que sovant vient surefait au deflait.

{Gir. de Rossil., 1942, Mignard.)

SOURELEVER, .tobre. (se), v. réfl., se soulever : Et lors se doivent tuit sohrelever. {Règle de S. Ben., ms. Sens, p. 146)

SOURENOM, seurenon, sorenom, s. m., surnom :

El por quoi m’est ses noms si forz, Que je !i vuel sorenom mètre?

(Chrest., Clig., 1410, Foerster.)

Sourenom.

{Rom. de Floirem., Richel. 353.)

Les nous et seurenons. fI319, Arch. JJ 58, f° 52 v°.)

SOURENTREE, s. f., seuil :

Superliminare, sourentree de meson.

(Gloss. lat.-fr., Richel. I. 7679, f° 252 v°.)

SOURENTRER, sor., v. n., entrer après :

Car cant il quidet faire ke vertuz soit, si


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