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SEMAINAL, sepm., adj., hebdomadaire :

Charron sepmainal. (1467, Usem. de la for. de Brecelien, Cart. de Redon, éclairc., CCCLXXIII, Doc. inéd.)

SEMAISON, voir Semoison.

SEMAISSE, -aize, voir Cymoise au Supplément.

SEMALE, semal, s. f., benne pour porter la vendange :

Le suppliant print incontinent son cheval et le basta et mist dessus les semales. (1469, Arch. JJ 197, pièce 88.)

Deux sercles de fer pour une semal. (1542, Invent. des arnoys, Liv. des serm., Arch. mun. Montaub.)

SEMANCIER, voir Semencier.

SEMBEL, voir Cembel.

SEMBELER, voir Cembeler.

SEMBLABLETÉ, -tei, sam., s. f., ressemblance, similitude :

Les samblableté que li parleres dit tout avant. (Brun. Lat., Très., p. 544, Chabaille.) Var., semblableleis.

Proporcionalitas, semblableté. (Gloss. lat.-fr., ms. Montp. H 110, fo 210 vo.)

Par samblableté de ce chief. (Guiart, Bible, Deut., XV, Ste-Gen.)

Semblableté de constance. (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Gen., fo 302a.)

Quelle semblableté y a il entre Smirne et les autres citez que tu as alléguées ? (Id., ib., fo 359b.)

Semblableté. Une mesme chose. (Gloss. gall.-lat., Richel. 1. 7684.)

Icelluy (désir), au samblant qu’il monstre, te quiert durement a tenir de près et de te avoir en main, comme se sa nature portoit forte convenience et samblableté avec la tienne. (Wavrin, Anch. cron. d’Englet., III, 231, Soc. Hist. de Fr.)

SEMBLAEMENT, voir Semblement.

SEMBLAMMENT, -blanment, -blemment, samblamment, sanblanment, sanblanment, adv., semblablement, pareillement :

Il soi semblanment presumet estre raemplit del Saint Espir. (Dial. S. Greg., p. 10, Foerster.)

Onkes nul jor n’ot plux de mon servixe,

Fors lou parleir

K’elle moi suelt si samblamment monstrer.

(Chans., ms. Berne 389, fo 92 ro)

Proporcionabiliter, sanblament. adverbium. (Frag. d’un gloss. du xiiie s., Zeitschr. für rom. Phil., 1880, p. 368.)

Proportionabiliter, sanblanment. (Gloss. de Douai, Escallier.)

Car ainsi que a male action
N’est deu double punition,
A la bonne semblemment
N’est deu double retribuement.

(Deguileville, Rom. des Trois pelerinaiges, fo 176b, impr. Instit.)


Et auci penront samblamment le douzieme de la valour don vin… (1406, Hist. De Metz, IV, 602.)

Luy dire que semblament il assemblast ses gens. (Livre de Baudoyn conte de Flandres, p. 85, Serrure et Voisin.)

— Convenablement :

Et pour tant est li langue romance si corrumpue qu’a poinne trueve on aus jour d’ieu poc de persone qui saiche romans ne fransois escrire samblanment, ne wardeir samblanment orthographie ne composicion des lettres, (Psaut. de Metz, prol., p. 3, var., Bonnardot.)

SEMBLANCE, -blaunce, senblance, -anche, samblance. san., sanlance, -anche, sanllanche, s. f., ressemblance :

Puis les fist andeus desarmer
Pour lor senblances esgarder.

(Perceval, ms. Montpellier H 219, fo 146e.)

Ceste semblaunce est assez veire.

(Marie, Ysopet, XVIII, Roq.)

Se lu i vois une sanlanche.

(Id., ib., XL.)

Les semblances des bestes dist.

(Gerv., Best., Brit. Mus., Add. 28260, fo 84 vo.)

Qui as tote cose en tes mains.
Home fesis a ta sanlance..

(Floire et Blanceflor, Append.. 128, K. du Méril.)

Lai ce baignoient li .vi. frère ;
Au sanblance de cignes estoient.

(Dolop., 9620, Bibl. elz.)

A sa sanllanche et a s’image.

(Rose, Vat. Ott. 1212, fo 23d.)

Faisons l’omme a l’image et sanlanche nostre. (Cartre de la frairie de la halle des dras de Valenc, L. Cellier.)

La similitude et semblance que elle a… (Jard. de santé, II, 48, impr. la Minerve.)

Et est aussy l’une des semblances qu’il a plus conformes avecques Cimon. (Amyot, Vies, Compar. de Cim. av. Lucull., éd. 1567.)

Ce qui s’entend de parfaicte et entière semblance et dissemblance. (Charr., Sag., I. I, ch. IV, p. 30, éd. 1601.)

— Forme extérieure, apparence, image :

La sepolture tote faite a or fin.
Et par desore ot sa senblance escrit.

(Garin le Loher., 3e chans.. XII, p. 272, P. Paria.)

A semblanche de mur estoit.

(G. de S. Pair, Rom. du Mont S. Michel, 3694, Michel.)

Le jor est bien de set colors ;
Si n’a soz ciel beste (ne) flors
Dont l’en n’i voie portraitures.
Formes, senblances et figures.

(Ben., Troie, ap. Constana, Chrestom., 61. 87, 1re éd.)

A mes iex en set mes cuers bon gré,
Qui choisirent sa tres bele samblance.

(Thib. IV de Champ., Chans., p. 10, Tarbé.)

En samblanche de pain. (S. Graal, Vat. Chr. 1687, fo 1b.)

Quant les Persiens le virent (Alexandre) si s’émerveillent de sa semblance, car il cuidoient qu’il fust dieu. (Le liv. dou roi Alix., Richel. 1385, fo 26e.)

Moult estoit de foible sanlance.

(Gilles de Chin, 44, Reiff.)


Que cis marchies ait esté fais en sanlance ou en espèce d’usure ou de vilain marchiet. (1320, Arch. JJ 56, fo 74 ro.)

— Fig. :

Cil lor mostre bien sanlance
Que on en doit faire vengance.

(Athis, Richel. 375, fo 124°.)

— Symbole :

Et por çou qu’il (Alexandre) est enfes et de fo- [lie espris,
Li envoie (Darius) samhblances, ileus com ci devis :
.i. frain, une pelote, une verge d’olis.
Et .i. escrin d’arjent, et si avoit or mis ;
Et le brief por espondre li a avoec tramis,
Daires fist ses semblances Alixandre envoier.

(Roum. d’Alix., fo 11d, Michelant.)

— Semblant :

Si fis senblance d’estre mort.

(Renart, Br. VI, 763, Martin.)

Pour les semblances qu’il faisoit de batre Gilion. (Histoire de Gilion de Trasignyes, p. 99, Wolf.)

— Pensée, avis :

De nos seigneurs que vous est il avis,
Compains Erars ? Dites votre semblance.

(Comte de Bar, Chans., ap. Auguis, Poètes franç.. II, 19.)

Mais par semblance ilz ne povoient pas estre grant nombre. (J. d’Arras, Melus., p. 176, Bibl. elz.)

Semblance, très employé au xviie s., n’aurait pas dû vieillir. Il est resté en usage dans plusieurs provinces.

Centre, semblance, ressemblance, apparence, vraisemblance, jugement, appréciation, sentiment, ce qu’il en semble ; semblance de monsieu, domestique de bonne maison. Poitou, Saintonge, Aunis, semblance, ressemblance ; Canada, semblance, apparence, vraisemblance.

SEMBLANMENT, voir Semblamment.

1. SEMBLANT, sambl., sanl., sanll., adj., semblable :

Donckes les virtuz celestienes sunt samblanz a la piere de saffre. (Greg. pap. Hom., p. 70, Hofmann.)

Li habitaciuns de la celle est mout semblanz a l’abitacion del ciel et ansi cum li celle et li cies unt aikes semblanz nons ensi unt il ausi semblant virtut de pitiet. (Epist. saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72, fo 17 vo.)

L’autre partie seroit tenue a rendre a bone foi cyrographe sanlant. (1233, Roule judic., S. Sépulcre, Cambrai, Arch. Nord.)

Est semblanz a ytropisie.

(Dolop., 1509, Bibl, elz.)

Fêtes, dist il, autres tables de pero
Semblantes a celes defors e dedenz
U jo escris les dis comandemenz.

(Bible, Brit. Mus., Egert. 2710, fo 11e, Bullet. A. T., 1889, p. 77.)